Kente Ashanti et kente Ewe : comprendre le véritable pagne tissé Akan
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Aux origines du kente dans l’aire Akan et Ewe
Le kente naît dans l’aire culturelle des peuples akan et ewe. On retrouve aujourd’hui les Akan principalement dans les régions connues sous les noms d’Ashanti et de Baoulé, et les Ewe entre la région de la Volta et le Togo. Mais la vie réelle des familles, des lignages et des artisans ne suit pas les frontières tracées à l’époque coloniale : alliances, mariages, routes commerciales et pratiques textiles ont toujours circulé bien au-delà des cartes modernes.
Dans cet espace, le kente apparaît comme un pagne tissé pour les grands moments. Il accompagne les intronisations de chefs, les grandes funérailles, les cérémonies familiales majeures, certains rituels religieux et communautaires. Le kente n’est pas un simple tissu décoratif : c’est un textile qui signale le rang, la responsabilité, la mémoire et l’appartenance à une histoire plus large.
Plusieurs villages de tisserands occupent une place importante dans cette tradition. Autour de Bonwire et d’autres localités asante, des familles transmettent le tissage du kente ashanti depuis des générations. Le site Adanwomase Kente Cloth & Tourism présente par exemple l’histoire du village, des tisserands et la manière dont le kente structure la vie sociale locale.
Dans l’aire ewe, des villages comme Agbozume ou Agotime-Kpetoe sont aussi connus pour leurs pagnes tissés. Un article de Love Africa Blog (Landtours Ghana) rappelle que le kente produit par les artisans akan et ewe est devenu l’un des textiles les plus reconnaissables d’Afrique de l’Ouest, et mentionne les villes et villages où le tissage reste une activité centrale.
Dans plusieurs récits oraux collectés par des chercheurs ghanéens, une même légende revient : deux jeunes hommes, partis chasser, auraient observé une araignée tissant sa toile. Fascinés par la structure de ses fils, ils auraient construit un premier métier en bois pour imiter ce tissage. Qu’on l’écoute comme mythe fondateur ou comme métaphore, cette histoire décrit le kente comme une ingéniosité humaine inspirée par la nature.
Le mot « kente » s’est imposé dans l’usage courant, mais dans la langue akan, on parle aussi de nwentoma, « le tissu tissé ». Des auteurs ghanéens rappellent que chaque communauté dispose de sa propre terminologie pour désigner les motifs, les bandes ou les tissus, mais que « kente » est devenu le mot reconnu internationalement pour ce type de pagne tissé. Dans l’aire ashanti, le kente est historiquement associé à la royauté, au pouvoir politique et aux grandes fonctions rituelles. Dans l’aire ewe, le même principe de pagne tissé est adapté à d’autres contextes : chefferies locales, rituels, fêtes communautaires et échanges avec d’autres groupes tisserands.
Dans tous les cas, le kente ashanti comme le kente ewe restent des textiles à forte charge symbolique, pensés pour les moments où l’on doit montrer publiquement une certaine densité de vie : statut, bravoure, responsabilité, lien aux ancêtres, réussite, engagement.
Comment se tisse le kente : bandes, métiers et assemblage
Le principe du tissage en bandes étroites
Ashanti comme Ewe, les tisserands produisent le kente sur des métiers à tisser horizontaux. Le pagne n’est pas tissé d’un seul tenant : il est construit à partir de bandes étroites, souvent entre 6 et 12 cm de largeur. Chaque bande est tissée séparément, avec son motif et son rythme de couleurs, puis confiée à un artisan ou à une couturière.
Une fois les bandes terminées, elles sont cousues entre elles bord à bord pour former un pagne complet. Cette couture n’est pas un simple détail technique : elle doit respecter l’alignement des motifs, maintenir la lecture du dessin et assurer la solidité de l’ensemble. Le site du Ministry of Tourism, Culture & Creative Arts, Ghana présente le kente comme un tissu constitué de bandes tissées sur des métiers horizontaux, puis assemblées pour être portées en pagne, en châle ou en vêtement cérémoniel.
Le métier lui-même est conçu pour ce travail de précision : structure en bois, fils de chaîne tendus horizontalement, système de pédales ou de leviers pour lever et abaisser les lames, navette qui passe à grande vitesse pour construire la trame. Le tisserand doit gérer à la fois la tension des fils, la régularité du motif, le rythme des changements de couleurs et la lisibilité du dessin à l’échelle de la bande.
Selon les époques et les ateliers, on utilise du coton filé, parfois des fils issus d’anciennes formes de soie ou d’échanges longuement installés, et aujourd’hui des mélanges coton et fibres synthétiques pour répondre aux contraintes de prix ou de confort moderne. Des études récentes sur les techniques de tissage au Ghana décrivent précisément ces évolutions et comparent les métiers, les matières et les outils utilisés dans les communautés ashanti et ewe.
Un savoir-faire transmis dans les familles et les communautés
Les travaux de chercheurs ghanéens sur le kente montrent que le tissage reste profondément lié aux familles artisanales et aux communautés de tisserands. L’apprentissage suit souvent un schéma maître–apprenti : l’apprenti commence par préparer les fils, aide à installer la chaîne sur le métier, tisse des bandes simples, puis aborde progressivement les motifs complexes destinés aux pagnes de prestige.
Dans de nombreuses familles, les hommes occupent traditionnellement la place principale sur le métier, tandis que les femmes participent à la préparation des fils, à certaines teintures locales et à l’assemblage des bandes. Aujourd’hui, cette répartition évolue : des coopératives forment garçons et filles, des ateliers s’organisent autour de groupes mixtes, et de jeunes artisans inventent de nouveaux motifs en dialogue avec la mode contemporaine.
Un article récent, « Woven in West Africa » , rappelle que dans des villages comme Bonwire, Adanwomase, Agbozume ou Kpetoe, le tissage du kente fait vivre des familles entières. Le pagne tissé n’est pas seulement un produit final : il est au centre d’une économie locale, d’un réseau de relations sociales et d’une mémoire partagée.
Pour beaucoup d’artisans, tisser le kente n’est pas seulement un « travail ». C’est une manière de s’inscrire dans une lignée, de prolonger des récits et de mettre en forme, par le textile, des valeurs que l’on retrouve aussi dans les proverbes, la musique et les histoires racontées au sein des familles. Le kente ashanti comme le kente ewe deviennent ainsi une façon de porter ce langage sur le corps.
Kente Ashanti, Kente Ewe : comprendre un pagne tissé au cœur des cultures Akan et Ewe
Le kente fait partie de ces pagnes tissés africains que l’on reconnaît avant même de connaître son nom : bandes colorées, motifs géométriques précis, jeux de contrastes qui attirent l’œil. Pour les peuples Akan et Ewe, ce n’est pas seulement un « joli tissu », mais un langage textile, un marqueur social, un support de mémoire et d’identité.
Dans cet article, nous nous concentrons sur le kente tel qu’il est tissé par les Ashanti et les Ewe : ses origines, ses techniques, ses symboles, et la manière dont il s’inscrit aujourd’hui dans une mode africaine contemporaine, respectueuse des artisans et des cultures qui l’ont fait naître.
Aux origines du kente : mondes Akan et Ewe, au-delà des frontières coloniales
Pour comprendre le kente, il faut d’abord se tourner vers les peuples qui l’ont porté et tissé pendant des siècles. On retrouve les Akan principalement au Ghana – en particulier les Ashanti – et en Côte d’Ivoire, tandis que les Ewe se répartissent entre le Togo et la région de la Volta. Ces ancrages géographiques existent, mais la réalité culturelle dépasse largement les frontières tracées par la colonisation : les circulations, les mariages, les échanges commerciaux ont tissé entre ces peuples un espace culturel continu bien avant les cartes modernes.
Dans la mémoire ashanti, on cite souvent des villages devenus emblématiques du kente, comme Bonwire, reconnus pour la qualité du tissage et la richesse des motifs. Du côté Ewe, d’autres centres de tissage se sont affirmés, avec leurs propres variantes, leurs couleurs privilégiées et leurs façons d’organiser les bandes. Dans les deux cas, le kente est associé à l’idée de prestige, de responsabilité, de maturité sociale : on le porte pour marquer des moments, affirmer un statut, honorer des ancêtres.
La transmission s’est faite par les familles de tisserands, de maître à apprenti, souvent de père en fils ou d’oncle en neveu. Les savoir-faire ne se résument pas à la capacité de manipuler un métier à tisser : il s’agit aussi de connaître les motifs, les noms, les circonstances dans lesquelles tel ou tel pagne peut être porté, et les interdits qui les entourent.
Comment se tisse un pagne kente ?
Le kente fait partie de la grande famille des pagnes tissés en bandes étroites d’Afrique de l’Ouest. Le tisserand travaille sur un métier à tisser horizontal, en bois, qui permet de produire de longues bandes d’une largeur relativement réduite. Sur ce métier, on tend la chaîne (les fils verticaux) et l’on fait passer la trame (les fils horizontaux) à l’aide de navettes, en suivant un rythme précis de pédales et de lames.
Les bandes obtenues sont généralement assez étroites : quelques centimètres seulement. C’est ensuite que se joue une partie essentielle du travail : les bandes étroites sont soigneusement cousues entre elles pour constituer un pagne complet, selon un ordre bien déterminé, de manière à reconstituer le motif global imaginé par le tisserand. Un même dessin peut nécessiter des bandes différentes, placées dans un ordre fixe ; un léger décalage et tout le message visuel du pagne peut changer.
Dans de nombreuses familles de tisserands, la préparation du fil, l’ourdissage, la teinture et le tissage sont des activités complémentaires. Le fil peut être majoritairement en coton, parfois mêlé d’autres fibres selon les époques et les ressources disponibles. La qualité du fil, sa régularité, sa solidité, influencent directement la finesse du kente fini.
Couleurs et symboles : un vocabulaire tissé
Comme beaucoup d’étoffes africaines tissées, le kente n’est pas un simple assemblage de motifs décoratifs. Chaque combinaison de couleurs, chaque figure géométrique porte une intention. Les noms donnés aux motifs font référence à des proverbes, à des épisodes historiques, à des dirigeants, à des valeurs morales ou à des réalités de la vie quotidienne.
Sans prétendre réduire ce langage à une liste figée, on retrouve fréquemment certaines associations :
- Le jaune doré évoque souvent la royauté, la prospérité, la richesse spirituelle et matérielle.
- Le noir est associé à la maturité, à l’expérience, à la force qui vient des épreuves traversées.
- Le blanc renvoie à la pureté, aux rites de passage, à certaines cérémonies religieuses ou spirituelles.
- Le rouge peut évoquer le sacrifice, la force, mais aussi les liens avec les ancêtres.
- Le vert est lié à la croissance, à la fertilité, à la continuité de la vie et des lignées.
- Le bleu se rattache parfois à la paix, à l’harmonie ou au lien avec le monde spirituel.
Au-delà des couleurs, les motifs eux-mêmes ont des noms, souvent poétiques : certains rappellent des tabourets royaux, d’autres des proverbes, d’autres encore des situations de vie. Le pagne devient ainsi une phrase ou un paragraphe que l’on « lit » avec les yeux, à condition de maîtriser ce vocabulaire silencieux.
Différences et continuités entre kente ashanti et kente ewe
Lorsque l’on regarde attentivement différentes pièces de kente, des nuances apparaissent entre les tissages ashanti et les tissages ewe. Ces différences ne sont pas des frontières rigides, mais des tendances, des accents propres à chaque tradition.
Dans de nombreuses pièces ashanti, les motifs centraux forment des blocs très structurés, parfois massifs, avec des répétitions régulières et des contrastes forts. On retrouve souvent des références directes à la royauté, au pouvoir politique, à des personnalités ou à des épisodes de l’histoire ashanti. La composition du pagne – la manière dont les bandes sont disposées, l’équilibre entre zones pleines et zones plus calmes – contribue à cette impression de densité.
Dans des tissages ewe, on observe parfois une plus grande place donnée aux variations fines à l’intérieur d’une même bande. Les motifs peuvent jouer davantage sur l’alternance entre petits signes répétés et ruptures rythmiques, avec un rapport différent entre les zones colorées et les espaces plus sobres. Les noms des motifs, les proverbes auxquels ils renvoient, puisent dans les univers sociaux, religieux et historiques propres aux communautés ewe.
Malgré ces différences, un point commun demeure : le kente reste un tissu de responsabilité, que l’on ne porte pas au hasard. Qu’il soit ashanti ou ewe, il situe la personne dans une histoire, dans un réseau de parenté, dans une continuité culturelle qui dépasse l’individu.
Kente et colonisation : résistances, détournements, appropriation
L’arrivée du commerce colonial, puis la domination politique européenne, ont profondément bouleversé les circuits textiles en Afrique de l’Ouest. Les tissus industriels importés ont concurrencé les tissages locaux, et certains motifs associés au kente ont été repris, simplifiés, imprimés sur des cotonnades bon marché. Ces copies ont circulé massivement, parfois jusqu’à masquer, dans le regard extérieur, la réalité du pagne tissé traditionnel.
Pourtant, le kente tissé est resté, dans les familles et les communautés, un repère fort. Des pièces se sont transmises, d’autres ont été commandées pour commémorer des événements importants. Dans la diaspora africaine et afrodescendante, le kente est devenu l’un des symboles visibles de la fierté culturelle : on le retrouve dans des cérémonies, des photographies de famille, des moments collectifs, des graduations, des mariages.
Ce double mouvement – copies industrielles d’un côté, défense des tissages traditionnels de l’autre – pose aujourd’hui des questions très concrètes aux tisserands : comment vivre de ce travail ? comment protéger les motifs ? comment informer le public sur la différence entre un véritable pagne tissé et une simple impression d’inspiration kente ?
Reconnaître un véritable kente tissé
Pour la clientèle africaine et la diaspora, savoir reconnaître un vrai kente tissé est un enjeu à la fois économique et symbolique. Plusieurs indices peuvent aider :
- Les bandes visibles : sur un véritable kente ashanti ou ewe, on peut distinguer les bandes cousues entre elles si l’on regarde l’intérieur du pagne ou certaines zones de raccord.
- Le relief du tissage : au toucher, on sent la trame, les changements de motifs, les légers décalages liés au travail à la main. Une impression industrielle, même de bonne qualité, restera beaucoup plus plate.
- La régularité imparfaite : un tisserand expérimenté produit des bandes très régulières, mais de petites variations existent toujours. Ces nuances font partie de la beauté du pagne.
- L’histoire racontée par le vendeur : un véritable kente s’accompagne d’informations sur le tisserand, le village, le type de motif, le sens des couleurs. Lorsque le discours reste vague ou purement marketing, la prudence s’impose.
Cette vigilance permet de soutenir les artisans qui travaillent sur métier à tisser et de donner une valeur juste au pagne que l’on porte sur ses épaules ou que l’on transforme en vêtement.
Porter le kente aujourd’hui : pièces artisanales et silhouettes contemporaines Kaolack Créations
Chez Kaolack Créations, le kente n’est pas un motif décoratif utilisé au hasard : c’est un tissu que nous achetons directement auprès de tisserands, puis que nous transformons en pièces qui respectent ce qu’il représente pour les peuples Akan et Ewe. Chaque modèle a été pensé pour dialoguer avec ce patrimoine textile, tout en restant portable au quotidien, à Paris, à Dakar, à Accra ou dans la diaspora afro du monde entier.
Dans ce qui suit, nous présentons quelques pièces en kente disponibles sur le site et en boutique, avec des liens directs pour les découvrir en détail, les essayer ou les commander.
Pièces de kente traditionnel à draper, offrir ou transformer
Pour celles et ceux qui souhaitent posséder le pagne dans sa forme la plus proche des usages traditionnels, Kaolack Créations propose des pièces de kente ashanti tissées à la main, en provenance de Bonwire et de son environnement.
La Pièce de Kente traditionnel « Yaa » tissée à la main orange (Bonwere, Ghana) met en avant des tons chauds, puissants, avec une présence marquée du jaune doré et de l’orange. C’est une pièce que l’on peut draper à la manière des pagnes portés dans les cérémonies, mais que l’on peut aussi transformer en manteau long, en robe, en plaid ou en élément de décoration textile dans un intérieur.
Sa « sœur » en version noir et blanc, la Pièce de Kente traditionnel « Yaa » tissée à la main Noir et blanc (Bonwere, Ghana) , offre une autre lecture du kente : plus graphique, plus minimal en apparence, mais tout aussi riche symboliquement. Ce type de pièce convient très bien à des silhouettes urbaines contemporaines, ou à des intérieurs où l’on souhaite introduire un textile africain fort sans multiplier les couleurs.
Pour les créateur·ices indépendant·es, les stylistes ou les passionné·es de couture, ces pièces de kente permettent de travailler directement avec le tissu tel qu’il sort des mains du tisserand, sans passer par des imprimés industriels. On peut y couper une veste, une jupe, un pan de boubou, en gardant en tête le sens des motifs.
Jupe crayon en kente : silhouette africaine, coupe actuelle
La jupe crayon taille haute reste l’une des coupes les plus faciles à porter pour valoriser le pagne tissé. Kaolack Créations propose ainsi une Jupe crayon taille haute Collection « Yaa » en Kente Ashanti (Ghana) , pensée pour les femmes qui souhaitent porter le kente au travail, en sortie ou en cérémonie, sans renoncer à une ligne moderne.
La coupe crayon suit les courbes sans les enfermer, la taille haute structure la silhouette, et la longueur permet de rester élégante quelles que soient les circonstances. Portée avec un haut uni (noir, blanc, ou une couleur qui rappelle l’un des fils du pagne), la jupe laisse le kente occuper pleinement sa place, sans surcharge.
Cette pièce s’adresse autant aux femmes qui connaissent déjà le kente qu’à celles qui le découvrent et souhaitent faire un premier pas vers les pagnes tissés, avec un vêtement simple à associer à leur garde-robe actuelle.
Chemises homme en kente ashanti et kente ewe : bi-matière et équilibre
Pour les hommes, la chemise bi-matière s’est imposée comme une très bonne façon de porter le kente sans tomber dans le déguisement ou l’excès. Le coton uni apporte du calme, le kente donne le rythme, le contraste raconte quelque chose de l’identité africaine dans un environnement urbain contemporain.
La Chemise tunique en Kente Ashanti et coton (Collection « Yaa ») associe un coton noir de bonne tenue et des bandes de kente ashanti tissé à la main, placées de manière réfléchie sur le buste et les manches. Zippée à l’épaule, avec des fentes latérales, elle s’enfile facilement et accompagne aussi bien un pantalon habillé qu’un jean brut.
Pour ceux qui se reconnaissent davantage dans l’esthétique ewe, la Chemise Tunique homme Kente Ewe du Ghana et coton noir met à l’honneur un kente tissé par des artisans ewe. Le placement des motifs, la manière d’équilibrer les zones de tissu uni et les bandes tissées, offrent une autre manière de porter le pagne, tout aussi affirmée, tout aussi lisible pour qui connaît ce langage textile.
Dans les deux cas, il ne s’agit pas d’un « motif africain » posé sur une chemise industrielle, mais d’un vrai pagne kente travaillé en collaboration avec des tailleurs africains, à partir de pagnes achetés directement aux tisserands.
Écharpe en kente : un geste simple, une forte présence
Tout le monde n’a pas envie – ou la possibilité – de porter un pagne complet ou une silhouette entièrement construite en kente. Une écharpe permet déjà d’introduire ce tissu dans le quotidien, de manière plus discrète mais tout aussi signifiante.
L’ Echarpe en Kita/kente tissé (motif Trône Ashanti) reprend des bandes tissées à la main, ourlées proprement, avec des dimensions adaptées à un usage en foulard, en bandeau, en turban ou en étole légère. Portée avec un manteau sobre, un blazer, un ensemble monochrome, elle donne immédiatement une autre lecture de la tenue : on y lit un rapport assumé aux textiles africains, loin des copies synthétiques.
C’est aussi une bonne porte d’entrée pour celles et ceux qui hésitent encore à porter le kente en pièce principale. Une écharpe peut se partager, s’offrir, se transmettre, voyager entre plusieurs membres d’une même famille.
Relier kente, autres pagnes tissés et mode africaine contemporaine
Le kente n’est pas isolé : il dialogue avec d’autres pagnes tissés d’Afrique de l’Ouest. Sur le blog de Kaolack Créations, un article est déjà consacré au pagne manjak et à son histoire , tissé en Sénégambie et en Guinée-Bissau, qui partage avec le kente la même exigence de précision dans le tissage et la même dimension de mémoire textile.
Pour replacer le kente dans une vision plus large de la mode africaine actuelle, vous pouvez également lire notre article « Mode africaine contemporaine : artisans, héritage et autonomie textile » , qui revient sur les enjeux d’une mode africaine authentique : choix des matières, place des tisserands, relation au wax industriel, rôle de la diaspora.
Dans cette perspective, les pièces en kente proposées par Kaolack Créations ne sont pas des produits isolés, mais des repères dans une garde-robe cohérente : pagnes manjak, bogolans, indigos, bijoux africains, accessoires en pagne tissé se répondent et permettent de construire un style qui assume pleinement ses références.
En boutique et en ligne : essayer, toucher, comprendre
La meilleure façon de comprendre le kente, c’est de le voir, de le toucher et de l’observer de près. Vous pouvez retrouver les pièces citées dans cet article sur le site www.kaolack-creations.com, mais aussi venir les essayer en vrai à la boutique Kama The Shop, 51 rue Vauvenargues, Paris 18ᵉ.
En ligne comme en boutique, nous prenons le temps d’expliquer la provenance des pagnes, les différences entre kente ashanti et kente ewe, et la manière de reconnaître un véritable pagne tissé. L’objectif est simple : permettre à chaque personne de porter le kente en conscience, avec respect pour les artisans qui le tissent, et fierté pour les histoires qu’il raconte.
Que vous soyez en Afrique, dans la diaspora afro ou simplement curieux·se de textiles authentiques, le kente peut alors reprendre sa place : celle d’un pagne tissé vivant, porteur de sens, qui trouve naturellement sa place dans une mode africaine contemporaine, exigeante et enracinée.
Aller plus loin avec nos pièces en kente
Si vous avez envie de porter le kente au quotidien, quelques pièces disponibles sur le site permettent de passer du texte à l’expérience, en restant fidèle au pagne tissé ashanti et ewe.
La jupe crayon taille haute en kente ashanti met en valeur la ligne de la taille et des hanches, avec une coupe nette qui laisse au pagne toute sa force graphique.
Pour celles et ceux qui préfèrent les contrastes sobres, la jupe en kente ashanti noir et blanc propose une lecture plus minimale du tissu, très facile à assortir avec des hauts unis.
Côté masculin, la chemise homme bi-matière en coton et kente ewe joue sur l’équilibre entre tissu uni et bandes tissées, pour une présence affirmée sans excès.
Enfin, la tunique Anango zippée en kente et satin de coton noir offre une silhouette ample, confortable, qui laisse au pagne tissé la place qu’il mérite dans une garde-robe contemporaine.