Bogolan (bògòlanfini) : origines mandé, techniques et motifs en Afrique de l’Ouest
La vraie mode africaine, expliquée simplement
Wax importé, textiles ancestraux (bogolan, kente, manjak, faso dan fani), enjeux économiques du coton… Découvrez notre guide complet.
Lire l’article « Mode africaine authentique »Origine mandé et étymologie
Le bogolan, ou bògòlanfini, est une technique de teinture sur coton : des bains végétaux préparent la fibre et des motifs sont appliqués avec une boue fermentée riche en fer. La pratique est solidement attestée au Mali et montre des continuités dans certaines régions du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire et de Guinée.
En bambara : bɔgɔ (terre, boue), lan (par, avec), fini (tissu). Le cœur historique se situe chez les Bamana/Bambara du Mali, avec des circulations mandé (Malinké, Minianka, Dyula, Bobo) qui ont favorisé la diffusion de savoir-faire textiles en Afrique de l’Ouest.
Technique : tannage végétal et boue fermentée
- Préparation du coton : lavages puis décoctions d’écorces et de feuilles qui déposent une base jaune ou ocre et améliorent la tenue des couleurs.
- Application des motifs : boue fermentée, souvent ferrugineuse, posée au pinceau ou à l’outil ; l’oxydation fonce progressivement vers le brun ou le noir.
- Rinçages et séchages : alternance de lavages, retouches, séchage au soleil ; le contraste se stabilise avec le temps.
Régions et peuples documentés
Mali : Bamana/Bambara (référence centrale), mais aussi Malinké et Minianka ; pratiques attestées dans diverses localités (San, Koutiala, Sikasso). Des ateliers et collectifs soutiennent la transmission et l’innovation.
Burkina Faso : dans certaines zones frontalières, des ateliers reprennent ou adaptent la méthode : bains végétaux locaux, boues et protocoles proches du modèle malien.
Côte d’Ivoire : au nord, traditions de peinture sur coton ; la toile de Korhogo (Sénoufo) est distincte du bogolan, malgré des parentés visuelles liées aux pigments naturels.
Guinée : continuités mandé et savoirs textiles ; présence d’ateliers inspirés de la méthode bogolan, avec ajustements selon les ressources locales.
Plantes, sols et couleurs
Exemples fréquents : Combretum glutinosum et Anogeissus leiocarpa pour les bases jaune et ocre ; boues ferrugineuses maturées pour les noirs profonds. Le pH des bains, la teneur en fer et la durée de fermentation influencent fortement le rendu.
Motifs, usages et transmission
Répertoires géométriques, signes stylisés, références à la chasse, au statut ou à des étapes de vie. Certains motifs restent confidentiels et réservés à des contextes précis. La transmission se fait par la famille, l’atelier ou des collectifs qui documentent les répertoires tout en respectant les limites culturelles.
Pratiques contemporaines et enjeux
- Préservation : documentation, formation, musées, collectifs au Mali et dans la sous-région.
- Adaptation : demandes mode et déco, pochoirs, séries plus rapides.
- Enjeux : rémunération juste des artisans, qualité des matières, traçabilité, impact environnemental mesuré.
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Smithsonian (page générique) : https://folklife.si.edu/malian-bogolan
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Wikipedia Bogolan :
https://en.wikipedia.org/wiki/Bogolanfini
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Wikipedia Korhogo :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Korhogo
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FIT Bogolanfini :
https://fashionhistory.fitnyc.edu/bogolanfini/
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